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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 02:08

love boites

 

Où il est question aussi beaucoup de formes.......

 

« Je suis dans le rayon d'une grande surface, l'esprit un peu hagard, s'étalant sous mon regard des dizaines de produits issus de ces mamelles qui assurent l'existence. Reconverti en conditionnement de toutes sortes, l'usage laitier dicte à mes sens d'en choisir à mon bon vouloir, selon la taille, la couleur ou la présentation dont on les a parés.

Si je pouvais j'en ferais à l'expression consacrée tout un fromage. Obligé de constater qu'on me laisse entre un octogénaire insensible à la mode des portions de poche et une lectrice de pourcentages sur les emballages, en l'absence d'une proposition à goûter avant de consommer.

Dans du bois, du carton, du papier, du plastique, des filets, des croûtes épaisses, je ne peux songer à les humer avant de me décider. C'est ainsi au pays de la vache qui rit, il faut s'en remettre aux images.

De ses appétissants contours, ainsi déplacé de sa vitrine réfrigérée à mon intérieur chaleureux, son enveloppe, sa pâte, sa peau, sa chair, je vais les conserver et de même la fraîcheur de l'intuition que c'est un régal qui viendra clôturer le repas, une fois couché dans mon assiette.

Si je ne l'apprécie pas, si malgré moi c'est un hasardeux mariage entre l'artichaut et la part de tarte ? L'odeur qui pourrait jeter un froid dés l'ouverture du frigo, l'impact gustatif d'aller en perdre haleine ou de n'avoir eu en bouche que ses épices, mais rien de sa nature.

Mon affinage me semble pourtant fait de longue date. N'ai-je pas après tout au milieu des apparences succombé sans expérience à l'aspect de mes sens ? Je remonte le temps et ne disait-on pas formage pour fromage ? Formidable ne veut-il pas dire épouvantail ? Morphê ne donne t-il pas naissance à uniforme ? De quel rêves sommes-nous habité-es ? »

 

From âge

 

« Aussi pourquoi tant de transformations pour nous plaire, tant de performances dans l'essayage des tenues ? Tout tient dans le caractère, il y en a des tendres et des fermes, de la Hollande à la Corse et c'est heureux pour les amoureux. »

 


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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 01:30

Pourquoi d'une pointe à laquelle est adjointe le soc sillonnant, saignent à la faveur de nos mains tous les organes de la Terre ?

 

On ne répond pas à cette interrogation en quelques secondes de recherche dans sa mémoire, mais à force de la laisser investir nos sens, dans une grande nécessité de trouver une justification personnelle à cette activité, car on ne devient pas exsangue de tous les fruits de la Terre, en allant outre.

 

Mon idée est que l'être humain est un être d'assuétudes et que sous les lueurs ou sous les éclairages de leur éveil, nombre vont jouir, d'autres se réjouir.

 

Toulouse Lautrec

Toulouse-Lautrec peignant le Moulin Rouge dans son atelier en 1890

 

C'est comme si il y avait d'un côté et de l'autre d'une fine pellicule, d'une paupière, là le plaisir et en face le désir. Car vouloir tremper son pinceau dans la palette de la création ou donner la parole aux pierres et aux arbres, c'est la dimension qui est inaccessible à l'engloutissement fugace.

Graver, peindre, écrire sont des passions dévorantes, par lesquelles des passions dévorées retournent au plan des désirs merveilleux.

 

L'écrivain au travailUne exposition, un musée, une galerie sont des endroits de plaisir et l'atelier celui du désir.

Une bibliothèque, une librairie, un salon de lecture sont des lieux de plaisir et l'atelier celui du désir.

Est-ce à dire qu'on ne pimente pas sa vie enfermé dans un cabinet d'écriture ? C'est tout le dilemme.

 

Les adeptes des plaisirs sont dans l'émancipation, la pratique du consentement, la ritualisation et la globalisation.

Les adeptes du désir sont dans l'admiration, le souci de l'examination, la solennité et la confiscation.

Peu aux désirs sont puristes et soustraits aux délices qu'ils immortalisent. Pour n'être ni par trop emprunts d'une prose que l'on sait vivre sans la dire ou d'une saveur que l'on encre sans la ressentir, il est pour marier les plaisirs et les désirs, une disposition plus embrassée celle-ci, le loisir.

 

Le loisir est le rideau transparent, aérien qui flotte après que celui, comme à l'italienne,  s'ouvre sur les comédiens, la scène sur les spectateurs. Le loisir c'est la confrontation, l'exhibition, la réunion de passage, la mise à l'épreuve.

 

jorat vue aerienne salle 528

 

Ainsi se pourrait-être ce que par nos habitudes, nous adoptons, trois adaptations. L'artisan auteur des plaisirs, l'artiste auteur des désirs et le chaland auteur des loisirs.

 

Mina de Jacques MAJORELLE

Mina marchande de piments de Jacques Majorelle

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  • : Le blog de leretourdefairlance
  • : Libre penseur je place l'écriture au- dessus de toute forme de justice. Entre l'être qui agit et l'être qui parle, l'être qui écrit se sait toujours par lequel trahi. Exposition la plus perpétuelle de toutes - tout plaisant sait faire et complaisant sait dire - écrire est un désir irrépressible, de plaisanterie et bien avant, de déplaisir et bien après. Ce que l'animation est à l'image, à l'écriture est la ranimation, un défi atemporel.
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