C'est une phrase qu'aimait mon père à me répéter :
« Ça leur passera avant que ça me reprenne. »
C'était là avec quelques autres de ses enseignements fétiches, une de ces phrases qui vous érige un parangon de paternel accompli dans sa tâche d'accompagnement de ses enfants, sans les encourager au-delà d'un comportement éthique, favorisant cependant la portée des expériences et le choix des amitiés que réédite une nouvelle génération.
Pour façonner un être, il est sans conteste inscrit dans son éducation, des préceptes populaires. Certains sont comme la mauvaise herbe, on les trouve dans toutes les familles, d'autres sont des cultivars qui font la personnalité spécifique d'un foyer.
Dans le terreau du jardin éducatif où ont poussé mes enfants, c'est cette phrase qu'ils retiendront pour leur part :
« Dans toute situation, il n'y a jamais un seul responsable mais deux au minimum. »
Ce n'est pas très éloigné de la subtilité des adages que m'inspiraient les réactions de mon père. C'est lui et ses réflexions qui m'a ouvert aux penseurs relativistes, aux causeurs ou écrivains capables de remettre en question les coutumes, les habitudes et les préjugés. C'est son attitude qui n'autorise aucune contradiction entre l'idée et l'acte, qui m'a séduite et construit.
Combien sont capables d'afficher sous les yeux de leur enfant, un principe de vie quand sa formule ne souffre de s'y soustraire ?
Par facilité, par crainte, par égoisme, par inconscience, la jeunesse bute depuis toujours sur la mauvaise foi des adultes et des parents.
Les enfants rois qu'on les appelle dans un parfait réflexe d'autorité guillotinable. J'aimerais savoir quel premier Dimanche de Janvier fut confondu avec le 1er Avril dans cette mascarade d'intronisation. Ce sceptre façon jouet en plastique que la société leur tend est un ensemble de tentations que la matraque du cogne supplante sans mal.
Que cela me reprenne ! Cela l'avait donc pris. Que l'on nous les donne pour les prendre est manifestement tout entier dans la complicité qui unit le fournisseur et l'utilisateur. Vous voici, tels que vous apparaissez vraiment sans dissimulation et comme vous voient sans crédulité les jeunes, vous les aînés : des gens qu'on ne reprendra plus tout en participant à l'infanticide social.
"Il est interdit d'interdire", slogan de 68 que l'euphémisme aujourd'hui réduit à "il n'est pas souhaitable d'interdire", laisse encore donc à chacun le loisir d'une convenance manichéenne. Comment dire les choses autrement dans le misérabilisme des mésententes qui opposeraient le bien fondé de deux entités dans les mêmes incorrections ?
Carême-prenant
Á moins d'une quarantaine sur les spiritueux tous les trois jours gras qui pourrait s'accompagner d'une prohibition des boissons sucrées au passage, nonobstant le pouvoir des cartels de vignerons et des foreurs de nappes phréatiques des dealers de Coca, les goûts de la jeunesse auront longtemps la saveur de l'évasion. N'oublions pas également tous les branchés de la politique de distribution qui réussissent l'exploit d'encenser les produits sous traitement médical délivré par les narcotrafiquants et tous ces ouvriers qui semaine de travail + week-end de sport parviennent encore à faire grande surface pour s'approvisionner, en cela aidés par le fédération anonyme des médecins du sur travail accompli.
Intermède
Patron, un jeunot s'il vous plait
C'est un peu de tricard avec un rien déviant de la source des vieux volicérant...............
Pour imbuvables qu'ils soient, les jeunes n'ont rien inventé. L'alcool est un témoin de sociabilité et de rapprochement avec les autres. Ce n'est pas comme l'alcoolique qui a des amis de bouteille.
Derrière tous les faux prétextes que la société met en avant pour prohiber les boissons alcoolisées quand elles concernent la jeunesse, une seule n'est pas énoncée, cause du choc culturel qui les provoque :
les jeunes sont une révolution.
Ils ne la font pas, ils la sont. C'est Élisée Reclus qui formulait la chose ainsi : « Le jour viendra où l'Évolution et la Révolution, se succédant immédiatement, se confondront en un seul et même phénomène. C'est ainsi que fonctionne la vie dans un organisme sain, celui d'un homme ou celui d'un monde. »
C'est de l'isolement où se cristallisent les préjugés qu'un société désinformée se trompe lourdement sur la vision du monde qui anime la jeunesse. Une société qui plus est, manipulable pour qui craint cette génération.
C'est aux vieux d'inventorier, c'est aux jeunes d'inventer.
Merci papa